SIGNAL 2015
- festival
SIGNAL revient, avec son université d’été croisant pratiques et expériences d’art vivant dans l’espace public, et ses actions artistiques interrogeant le tissu urbain bruxellois.
Université d'été
L’Université d’été réunit artistes, opérateurs culturels, chercheurs, acteurs sociaux, urbanistes, responsables de politiques culturelles... venus du monde entier et passionnés par l’actualité et le futur de la ville.
Cette année, les questions d’exclusion et de justice sociale sont au cœur du débat, par la mise en valeur de pratiques artistiques tendant à remettre au centre du discours politique, social et artistique des corps qui sont généralement exclus ou maintenus à la périphérie.
09.09: Corps improductifs – chômeurs, enfants, personnes âgées, handicapées, malades, repoussés parce que ne participant pas de la machine de production du capital...
10.09: Corps indignes – exclus pour des raisons morales par le patriarcat : femmes, homosexuels, transgenres, gros ou drogués, considérés comme coupables de ne pas être dans la norme...
11.09: Corps nomades – migrants, sans-papiers, sans domicile fixe, gens du voyage, … rejetés au titre du racisme ou de leur nomadisme...
Chaque journée sera ordonnée comme suit:
09:30>12:30 : Session plénière sous la conduite d’un « éclaireur » et de trois invités, intellectuels ou artistes.
12:30>13:30: Déjeuner
13:30>16:30 : Ateliers pratiques sous la conduite des artistes invités à Signal
16:30>17:00: Partages et retours sur la journée
09.09: Corps improductifs
Chômeurs, enfants, personnes âgées, handicapées, malades, repoussés parce que ne participant pas de la machine de production du capital...
09:30>12:30 : Session plénière (CCJF)
Éclaireur: Lois Keidan (UK)
Intervenants: Joanna Turek/Ewelina Bartosik (PL), Catherine Jourdan (FR), Fiona Whelan (IE), Lise Duclaux/Chris Straetling (BE)
12:30 > 13:30: Lunch (Maison Pelgrims)
13:30 > 16:30: Ateliers (Choisir un atelier parmi les trois)
1. "Renégocier des relations de pouvoir - qui parle et qui écoute?" Atelier mené par Fiona Whelan (IE)****
(en anglais, avec facilitation vers le français)
La pratique collaborative de Fiona est construite sur une approche inscrite dans la durée qui implique les histoires personnelles, où les expériences de pouvoir ou de non-pouvoir passent du public au privé grâce à des implications créatives, renégociant ainsi de nouvelles relations de pouvoir. Lors de cet atelier, Fiona commencera par une présentation de sa pratique, elle sera suivie d'un atelier pour explorer la politique du récit et les relations de pouvoir entre la voix et l'écoute.
2. Atelier mené par Catherine Jourdan (FR)
(en français)
Catherine Jourdan, psychologue et artiste documentaire, mène depuis plusieurs années un projet à plusieurs : le documentaire cartographique. Son nom ? La géographie subjective. Il s'agit de donner ses heures de gloire à une géographie sensible, parfaitement exacte ou inexacte, buissonnière, personnelle et collective et la rendre publique par le biais d'une carte.
Catherine Jourdan travaille également en tant que psychologue clinicienne et partage son temps entre l'écoute clinique et la pratique documentaire.
Dans un premier temps, l'atelier sera l'occasion de présenter les usages et regards sur la ville qui se sont déposés à l'occasion de la création des cartes subjectives. Quelle est l'image de la ville qui se lit en creux depuis le regard des enfants, inactifs, badauds et autres créateurs de ces cartes ? Et si certains font usage de la ville, d'autres font corps avec elle. Nous élargirons nos horizons pour découvrir un autre portrait cartographique : celui de l'errance. Enfin, cet atelier sera l'occasion de mettre le projet de Géographie subjective sur la table, constituer un collectif critique éphémère autour de cette hypothèse : Et si le projet de Géographie subjective fonctionnait comme un « symptôme socio-culturel» ?
3. Atelier mené par Joanna Turek/Ewelina Bartosik (PL)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
En tant que curatrices et animatrices culturelles dirigeant un programme de résidence pour artistes et chercheurs urbains à Varsovie, Joanna et Ewelina présenteront les pratiques artistiques qui abordent le corps humain, du point de vue de leur travail avec leurs résidents considérés comme "corps nomades", "corps en mouvement". Ce que les résidents produisent, c'est une connaissance et une expérience partagées avec les communautés locales - provenant souvent de régions pauvres, récemment revitalisées ou post-industrielles - avec lesquelles ils travaillent pendant leur résidence. Le réseau international d'artistes en résidence réunit des gens d'horizons différents, dont les motivations varient. Ils voyagent afin d'acquérir de l'expérience dans leur pratique artistique ou dans leur pratique curatoriale, mais ils voyagent aussi pour des raisons économiques. Etant étrangers dans la ville, ils apprennent grâce aux habitants, découvrent les «couches» de la ville invisibles pour les habitants pour lesquels l'environnement est devenu «trop familier». Enfin, ils développent leurs propres stratégies de travail avec les communautés locales, ce qui est une autre partie très importante de la recherche dans ce programme de résidences.
16:30>17 :00: Partage et retours sur la journée (CCJF)
14:00>20:00: Signal - Interventions urbaines
Promenade à l'aveugle
Stephan Goldrajch (BE)
Pour SIGNAL, Stephan Goldrajch investit la Résidence de la Porte de Hal et propose au public de se mettre dans la peau d'un non-voyant, accompagné par les résidents du lieu, baladé à l'aveugle dans le jardin des senteurs de l'institut. Une expérience intime impliquant une confiance aveugle en la personne qui nous mène et que nous ne verrons jamais.
Stephan Goldrajch est plasticien et sa démarche s’incarne à travers différentes techniques (crochet, tissage, broderie,…) qui reposent toutes sur l’impératif du lien.
Formé à l’Académie des Beaux-Arts et diplômé de La Cambre en option sculpture, Stephan Goldrajch a exposé son travail dans divers lieux tels que le Musée de Haïfa à Tel Aviv, le Musée d'Ixelles et "The Invisible Dog" à New York. Sa démarche s’incarne au travers de différentes techniques et repose sur l’impératif du lien. Il fait des masques, de la broderie, des installations, des dessins, des légendes. … Les objets parfois s’incarnent et donnent lieu à des performances, des rencontres.
« Je me sens dans la peau d’un brodeur et d’un artisan dont la démarche et l’ambition sont celles, de créer du lien, de générer des relations. Je me sens l’héritier d’arts, de pratiques populaires et ancestrales que je métamorphose, réinterprète et m’approprie de manière contemporaine. Mon travail a vocation à susciter. L’idée que ce que j’y injecte soit interprété et devienne l’objet d’une nouvelle histoire me stimule. J’aime le fait que ce que je crée puisse contenir une polysémie infinie de significations. »
Projet réalisé avec le soutien de la Société Royale de Philanthropie.
10.09: Corps indignes
Exclus pour des raisons « morales » par le patriarcat: femmes, homosexuels, transgenres, gros, drogués, prostituées, considérés comme coupables de ne pas être (dans) la norme…
09:30>12:30: Session plénière (CCJF)
Éclaireure : Rachele Borghi (FR)
Intervenants: Mara Vujic (SI), Val Smith (NZ), Rosana Cade (UK), Rebel.lieus (BE)
12:30 >13:30: Lunch (Maison Pelgrims)
13:30>16:30: Ateliers (choisir un atelier parmi les trois)
1."Villes parallèles" Mené par Mara Vujic (SI)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
L'atelier mettra l'accent sur les pratiques autour de la programmation du festival international d'art contemporain – City of Women, une plate-forme qui met en exergue la sous-représentation et la sous-participation des femmes dans l'art, et dans la société en général. En abordant des questions contemporaines autour des femmes, questions plus largement socio-politiques, nous voulons proposer une réflexion sur des sujets brûlants : les différentes formes de discrimination liées aux genre, classe et origine, le racisme, les stéréotypes, la mémoire historique très discutable, les effets négatifs de transitions et de transformations dans les systèmes socio-politiques, la question de la surveillance, la protection de l'environnement, le vieillissement, la présence des femmes dans l’espace public, le travail non rémunéré, sous-payé ou invisible, la précarité etc. Ces thèmes, ainsi que d'autres questions, ont été abordés de manière théorique et pratique à travers différents médias et esthétiques. Les conditions dans lesquelles le festival s’organise ne sont pas toujours très favorables, malgré cela nous avons réussi à maintenir cet événement transdisciplinaire qui occupe différents lieux de Ljubljana autour du mois d’octobre avec des œuvres de femmes actives dans les domaines de l'art, de la théorie et de l'activisme. L’espace public, les institutions, les locaux d’ONG ainsi que des lieux alternatifs et singuliers se transforment temporairement en une Cité des Femmes (City of Women).
2. "Guts" mené par val smith (NZ)**
(en anglais, avec facilitation vers le français)
L'atelier « Guts » (« tripes » mais aussi « cran») explorera le processus interne de la performance in situ Gutter Matters de val smith. Le queer, le somatique et les méthodologies chorégraphiques de ce travail seront incarnés, étudiés et discutés pour aborder la politique du corps social par rapport à notre environnement contextuel. Plus particulièrement, nous expérimenterons des modes de perception, de penser et de sentir.
3. "Ensemble en public, plus éclairés qu'auparavant" Mené par Rosana Cade (UK)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
« ... se tenir ensemble ou se présenter ensemble alors que leur simple présence envoie des ondes de choc à travers la société, comme pour dire "nous sommes les invisibles, nous existons".» (Judith Butler)
Cet atelier portera sur les expériences des corps LGBT - et plus - dans l’espace public, questionnant si la présence peut être une forme de protestation et si oui, quand ? Il s’agira d’explorer l'idée de marcher à travers des paysages urbains comme un acte subversif. Rosana Cade parlera ensuite de ses recherches autour de «Walking:Holding» («Marcher:Tenir », présenté à travers le monde depuis cinq ans) lors d’une conférence intime.
«Walking:Holding» est une performance provocatrice et expérimentale proposée au public de manière individuelle, où le participant marche à travers la ville suivant un itinéraire soigneusement conçu en tenant la main d'autres personnes représentant différentes populations locales. Cette performance est conçue comme une expérience de l'espace public à partir de différents points de vue, avec un accent sur les vies cachées, explorant la représentation de l’intimité en public.
16:30>17 :00: Partage et retours sur la journée (CCJF)
17:30: Signal - Interventions urbaines
Lydia Richardson, sous le pont
Anne Thuot (BE)
Anne Thuot, artiste et voisine de la gare du midi, a fait de "la rue couverte" où se trouve la station de trams, son objet d’étude. Elle observe les navetteurs, les bureaucrates, les habitants du quartier et surtout, les « sans domicile fixe » qui ont fait de ce pont, leur lieu de rendez-vous, leur refuge. Anne Thuot voudrait confronter la question de la transmission du patrimoine bourgeois à l'indigence des habitants de la Gare du Midi. Pour ce faire, elle infiltrera les lieux avec un personnage inventé, Lydia Richardson. Ce travail long de plusieurs semaines sera filmé, photographié et documenté. Pour Signal, Anne Thuot partagera l'expérience de cette infiltration lors d'une conférence/ performance à la Maison Pelgrims.
Anne Thuot est diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles, en section mise en scène. Elle y est professeur depuis 2011.
Elle a travaillé en tant que comédienne avec le collectif bruxellois Dito’Dito, le jeune théâtre flamand Bronks, Transquinquennal, Hans Van Den Broeck et dernièrement, avec Jérôme Bel. Elle a créé avec Cédric Lenoir la performance: toi&moi (nous sommes occupés) et avec Diane Fourdrignier: Looking for the « putes mecs ».
Elle a fait partie du feu groupe toc à sa création et a mis en scène plusieurs spectacles du collectif : "moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte et La fontaine au sacrifice" de Marie Henry; "Mon bras (mobile)" de Tim Crouch.
Depuis, elle a mis en scène plusieurs spectacles jeune public "Histoires pour faire des cauchemars" d’Etienne Lepage et "Wild" avec des textes de Mylène Lauzon, Antoine Pickels et Sarah Vanhee. Elle a également dirigé le projet "J’ai enduré vos discours et j’ai l’oreille en feu", une écriture collective en collaboration avec Caroline Lamarche.
11.09: Corps nomades
Migrants, sans-papiers, sans domicile fixe, gens du voyage, « étrangers »… rejetés au titre du racisme ou de leur nomadisme…
09:30>12:30: Session plénière (CCJF)
Éclaireur : Saskia Sassen (NL/US)
Intervenants: Jay Pather (ZA), Nuria Güell (ES), ForadeLugar (ES), Nimis Groupe (BE)
12:30 >13:30 : Lunch (Maison Pelgrims)
13:30>16:30: Ateliers (Choisir un atelier parmi les trois)
1. "Point aveugle" mené par Jay Pather (ZA)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
Infecting the City (Infecter la ville) est un festival d'art public dont Jay Pather est le curateur au Cap, en Afrique du Sud. Le Cap était la ville par excellence de l’apartheid, et vingt et un ans après le retour de la démocratie, elle reste largement soumise à la ségrégation, les terres n'ayant pas été redistribuées. Ainsi, les quartiers noirs et les zones d'implantation sauvage restent géographiquement inscrits comme ils l'étaient à l'époque de l'apartheid. Plusieurs artistes du festival Infecting the City ont réalisé des interventions artistiques publiques qui luttent contre cet héritage d'altérité, de race, de centre et de périphérie, de déplacement, d'invisibilité et de pauvreté. L’atelier débutera par une introduction audio-visuelle sur le travail de ces artistes, Jay Pather animera ensuite un workshop physique autour de la notion de Blind Spot (point aveugle): une recherche autour du déplacement, de l'appartenance, de la visibilité et l'invisibilité, du fait d’être témoin ou ignoré. Jay Pather utilise le jeu, le rituel de la performance, la forme, les principes chorégraphiques interrompus, l'improvisation et la dynamique de groupe pour développer des langages performatifs qui explorent à la fois le personnel et le politique. L'atelier se terminera par des interventions improvisées dans l’espace public.
2."La bonne volonté ne suffit pas" mené par Nuria Güell (ES)
(En espagnol avec facilitation vers le français)
Comme lors de précédents projets artistiques menés en Suède, en Espagne, à Cuba et en Autriche, où Nuria Guell et son équipe ont réussi à subvertir les lois autour de la migration, obtenant des résultats positifs pour leurs collaborateurs, Nuria Guell a l'intention de chercher les fissures dans la loi belge sur les étrangers lors de l’atelier qu’elle mènera à Bruxelles. Nous commencerons par analyser certains de ces projets, puis nous élaborerons ensemble une stratégie artistique qui pourrait être appliquée au contexte belge, afin de mettre à mal les politiques d'exclusion et la victimisation morale qui prévaut en Europe.
3."Le Roi Gaspard dans différents contextes" mené par Foradelugar (ES)
(en anglais, avec facilitation vers le français)
Dans cet atelier, Foradelugar présentera les origines de leur projet Le Roi Gaspard; le roman original de Gabriel Janer Manila, inspiré par le contexte social de l'auteur, l'immigration de sa ville, Majorque, dans les années 60, mis en relation avec le contexte actuel. Foradelugar expliqueront leurs intentions derrière le développement de ce projet dans différents pays, l'adaptation de la performance à différents contextes, les ateliers qu’ils mènent avec les populations locales qui amènent ainsi leurs propres expériences personnelles.
16:30>17 :00: Partage et retour sur la journée (CCJF)
17:00: Signal
"Géographie subjective"
Catherine Jourdan
SIGNAL voit également l’aboutissement du projet "Géographie subjective" de Saint-Gilles, mené par Catherine Jourdan avec des habitants de Saint-Gilles. Une carte subjective est une carte réalisée par un groupe d'habitants d'un territoire donné. Elle est ensuite imprimée et rendue publique dans les espaces de communication des villes. Catherine Jourdan, psychologue et artiste documentaire, mène depuis plusieurs années un projet à plusieurs : le documentaire cartographique. Son nom? La géographie subjective. Presque un pléonasme, mais n’entrons pas dans le débat, car nous pourrions chercher longtemps une carte dite objective... Il s'agit donc de donner ses heures de gloire à une géographie sensible, parfaitement exacte ou inexacte, buissonnière, personnelle et collective et la rendre publique par le biais d'une carte. Une carte dite « subjective » représente donc la vision qu’a un groupe de son territoire, de sa ville à un temps donné. On l'aura compris, elle ne se base pas sur des données réelles (comme la distance, la disposition et la fonction sociale des lieux…) mais sur les impressions des habitants. Subjective elle l’est par son objectif ! On y retrouve donc les souvenirs, les histoires de lieux intimes ou non, les idées hâtives, les croyances. Cette carte pointe aussi bien les espaces rêvés que ceux du quotidien. Elle invente de la fiction autant qu’elle dit. Mais n’a-t-on pas toujours besoin d’inventer le réel pour pouvoir le penser? Le réel tout seul, parlerait-il?
Venez découvrir la carte de Saint-Gilles lors du vernissage au Centre Culturel Jacques Franck!
"Géographie Subjective" est un projet mis en place par le Cifas en collaboration avec le Centre Culturel Jacques Franck, le PAC, le CPAS de Saint-Gilles et les Rencontres saint-gilloises. Avec le soutien du Service de la Culture de Saint-Gilles.
12.09: Conclusions
10:30>12:30: Séance de clôture (CCJF)
13:00 >20:00: Festival- Interventions urbaines
10:00-13:00 + 14:00-17:00
Là Nous
Aurélien Nadaud (FR)
Installation participative
Carré de Moscou
Aurélien Nadaud mêle l’art et le quotidien en partageant des tranches de vie dans l’espace public. Il parle de la relation entre des lieux, des objets, des histoires et les Hommes, il les fait s’exprimer les uns avec les autres, qu’ils se partagent, résonnent aussi entre eux. Aurélien Nadaud propose d’autres possibles afin d'enchanter le quotidien. Il part à la rencontre d’un territoire, de sa population et de lui-même. Il fait de la parole, du corps et des installations plastiques, les matériaux sensibles à ses propositions de créativités libératrices, participatives, jubilatoires, communes. Un espace pour réunir le «Nous» et le «Jeu». Il y a une dimension esthétique, conceptuelle, politique, spirituelle, culturelle, sociale et artistique primordiale dans les propositions. La participation et l’interaction du public est au centre des performances. Se rencontrer, débattre, partager, jouer, agir, inventer ici et maintenant un vivre ensemble et des alternatives pragmatiques émancipatrices.
Aurélien Nadaud travaille ses actions en lien avec la singularité d’un lieu et de sa population. Un processus In Situ de A jusqu’à Z. Repérage, installation, performance, rencontre, participation, collecte. Il réalise ses interventions en pleine journée, au milieu des usagers allant de l’intime au monumental, impromptues ou programmées.
13h, 16h, 19h
Le roi Gaspard
Foradelugar (ES)
Performance déambulatoire
Nombre de spectateurs limité
Départ de la Place de Bethléem
Le roi Gaspard distribue de la publicité dans une rue commerçante. Qui se cache derrière cette fausse barbe? Inspirée du livre de Gabriel Janer Manila, la compagnie catalane Foradelugar construit un récit d'images sur l'histoire d'un migrant à la recherche d'une vie meilleure pour lui et ses proches. Le roi Gaspard est une performance réalisée in situ. Le spectateur est pour l'occasion transformé en voyeur indiscret et part à la découverte de la vie de cet homme en l'observant de loin, puis en entrant dans sa maison, dans ses pensées, ses mémoires, ses peurs et ses rêves.
Foradelugar est une compagnie qui travaille exclusivement dans des lieux non conventionnels. Leur travail questionne le public et son contexte. S'éloignant des formes conventionnelles et rigides du théâtre, ils conçoivent différemment les espaces de jeu afin d'inclure et engager le territoire physique et humain des endroits où ils se trouvent. Leurs projets sont participatifs et laissent une place importante à l'imaginaire de ceux qui y prennent part.
14h30
Lydia Richardson, sous le pont/ Titre de Travail #1
Anne Thuot (BE)
Conférence/Performance
45-60 min
Parc Pierre Paulus
(+ Jeudi 10.09 - 17h30)
Anne Thuot, artiste et voisine de la gare du midi, a fait de "la rue couverte" où se trouve la station de trams, son objet d’étude. Elle observe les navetteurs, les bureaucrates, les habitants du quartier et surtout, les « sans domicile fixe » qui ont fait de ce pont, leur lieu de rendez-vous, leur refuge.
Anne Thuot voudrait confronter la question de la transmission du patrimoine bourgeois à l'indigence des habitants de la Gare du Midi. Pour ce faire, elle infiltrera les lieux avec un personnage inventé, Lydia Richardson. Ce travail long de plusieurs semaines sera filmé, photographié et documenté. Pour Signal, Anne Thuot partagera l'expérience de cette infiltration lors d'une conférence/ performance à la Maison Pelgrims.
Anne Thuot est diplômée de l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle à Bruxelles, en section mise en scène. Elle y est professeur depuis 2011.
Elle a travaillé en tant que comédienne avec le collectif bruxellois Dito’Dito, le jeune théâtre flamand Bronks, Transquinquennal, Hans Van Den Broeck et dernièrement, avec Jérôme Bel. Elle a créé avec Cédric Lenoir la performance: toi&moi (nous sommes occupés) et avec Diane Fourdrignier: Looking for the « putes mecs ».
Elle a fait partie du feu groupe toc à sa création et a mis en scène plusieurs spectacles du collectif : "moi, Michèle Mercier, 52 ans, morte et La fontaine au sacrifice" de Marie Henry; "Mon bras (mobile)" de Tim Crouch.
Depuis, elle a mis en scène plusieurs spectacles jeune public "Histoires pour faire des cauchemars" d’Etienne Lepage et "Wild" avec des textes de Mylène Lauzon, Antoine Pickels et Sarah Vanhee. Elle a également dirigé le projet "J’ai enduré vos discours et j’ai l’oreille en feu", une écriture collective en collaboration avec Caroline Lamarche.
13h > 17h
Parking
Adèle Jacot et David Zagari (BE)
Performance en continu
Accès libre
Parc de la Porte de Hal
Pendant 4 heures, 3 performeurs tracent des lignes avec une machine pour terrains de football et font émerger une nouvelle organisation du parc de la Porte de Hal. Plan qui se superpose au réel, usages informels tracés en blanc sur le sol, réinterprétation des pelouses, des chemins, des haies. Le parc est une île qui se suffit à elle-même, une ville imaginaire, où des Bruxellois vivent pendant 30 mn, 2 h, 12 h, une nuit, des jours. Une île avec ses quartiers, sa place principale, sa croisette, ses hôtels, ses bars… Cette performance est basée sur une vingtaine d’interviews réalisées avec des habitué(e)s du parc, dont des extraits sont visibles sur place.
Adèle Jacot (Suisse) est artiste contextuelle et urbaniste. Au croisement de l’espace urbain et de l’espace social de l’expression, elle travaille principalement avec l’installation participative et l’édition, comme la co-conception du livre de photographies et réflexions sur l’engagement citoyen ‘Je veux des Quartiers’.
David Zagari (France) est performeur. Prenant le dialogue comme principal médium, la collaboration est centrale à son travail. De son parcours de danseur contemporain naît l'envie de questionner les cadres de (re)présentation et l'identité. C'est dans la ville que son travail évolue en proposant diverses installations contributives, performances…
13h > 17h Puzzlographie Aignier / Barakat / Grimmer / Quackels / Vilardo (BE) Flânerie participative CC Jacques Franck
Puzzlographie est une invitation à vivre et découvrir notre ville, notre quartier autrement. Comment habiter notre environnement avec nos émotions tout en nous laissant la possibilité d'être surpris hors de nos routines? Le temps d’une après-midi, octroyez-vous une visite originale de Saint Gilles, participez et observez des situations urbaines avec un regard nouveau : balades sensorielles, jeux de pistes, chasse au trésor, écriture automatique… Suivez les consignes du puzzle!
Retirer des pièces du puzzle au CC Jacques Franck entre 13h et 17h.
Florence Aigner est photographe et créatrice sonore, Patricia Barakat est metteure en scène et performeure, Marilyne Grimmer est scénographe et plasticienne, Liv Quackels est graphiste et designer et Sara Vilardo est performeure. Ces cinq artistes saint-gilloises se sont rencontrées lors du projet "Géographie Subjective". Pour SIGNAL, elles ont rassemblé leurs pratiques artistiques et leurs visions de la commune sous forme de jeu; "Puzzlographie".
17h
Gutter Matters
val smith (NZ)
Performance durative et déambulatoire
90 min
Parvis de Saint-Gilles
Gutter Matters est une sorte de « Marche de la honte », où un personnage suivi par des assistants qui ramassent immédiatement les débris qu’il laisse sur son passage, rampe, le nez littéralement « dans l’égout », invitant des passants à le rejoindre pour écouter le son des entrailles de la ville. Cette Gay Pride à l’envers se clôt par une « party », où les passants peuvent rejoindre la performeure, pour un moment de fête dérisoire et pathétique.
val smith nous vient de Nouvelle-Zélande. Son travail chorégraphique s'intéresse au corps comme lieu d'interférences politiques complexes. Ses performances visent à déstabiliser les idées reçues sur ce que doit être la danse. L'improvisation, le travail in situ, son approche des théories queer et féministes font partie de son travail performatif avec lequel elle questionne les différents contextes sociaux dans lesquels elle intervient. val smith produit des performances participatives et solo, elle travaille dans des contextes très différents et vise à créer des environnements immersifs, critiques et socialement engagés. Son travail a été présenté en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Europe et aux États-Unis dans le cadre de festivals et de productions indépendantes.
http://valvalvalsmithsmithsmith.blogspot.co.nz/
Gutter Matters est un projet mis en place par le Cifas, avec le soutien du Creative New Zealand
Intervenant·es
Lois Keidan (UK)
Lois Keidan est la co-fondatrice et directrice de la Live Art Development Agency qui propose des ressources, des opportunités, des projets et des publications pour soutenir les pratiques artistiques performatives et le discours critique au Royaume-Uni et à l'étranger. Avant d’être à la Live Art Development Agency, Lois a dirigé le département performance à l'ICA (Institute of Contemporary Arts), où elle a conçu un programme annuel de performance et a lancé de nombreux nouveaux projets pour artistes établis et émergents. Lois Keidan est un grande défenseuse de la performance au Royaume-Uni et a joué un rôle important dans le développement et le soutien d'artistes qui ont eu tendance à être «marginalisés, mal compris et mal représentés..." Avant l'ICA, elle était responsable de la politique nationale pour la performance et les pratiques interdisciplinaires au Conseil des Arts de Grande-Bretagne. Elle écrit des articles sur la performance pour un large panel de revues et de publications et donne des conférences sur la performance dans de nombreux festivals, universités, et autres lieux en Grande-Bretagne et à l'étranger.
http://www.thisisliveart.co.uk
Fiona Whelan (IE)
Basée à Dublin, Fiona Whelan est une artiste qui explore les relations de pouvoir au travers d’un travail basé sur la durée avec des personnes dans des lieux spécifiques. Depuis onze ans, sa pratique s’est inscrite dans un quartier urbain en collaboration avec un projet communautaire pour les jeunes, où elle travaille à partir d'expériences vécues individuelles pour explorer des questions sociétales plus larges. En 2014, Fiona a publié un mémoire critique, « TEN: Territoire, rencontre & négociation », dans lequel elle se concentre sur un projet à long terme qui explore la relation des jeunes au pouvoir et aux forces de l'ordre. Ce projet se retrouve dans une série de travaux tels que The Day in Question au IMMA, Dublin (2009) et Policing Dialogues à The LAB, Dublin (2010), deux expériences qui ont amené les jeunes et la police à se mettre dans des situations atypiques, testant ainsi les relations de pouvoir autrement. Fiona et ses collaborateurs sont actuellement dans la dernière année d'un projet intergénérationnel de cinq ans visant à explorer le vécu des femmes par rapport à l'espoir dans un contexte urbain de classe ouvrière, et qui va se donner à voir dans une performance publique importante au Project Arts Centre de Dublin en 2016. Fiona est également l’une des coordinatrices du Master sur l’art socialement engagé à l'Ecole nationale d'art et design de Dublin. www.fionawhelan.com
Catherine Jourdan (FR)
Après un master de philosophie à l'université Paris X Nanterre en 2002 et un court temps d'enseignement, Catherine Jourdan s’est orientée vers la pratique artistique. Sculpture, installation, vidéo, performance... pour inventer des trajectoires. Le dernier projet dit « artistique » qu’elle conduit est celui de Géographie subjective, depuis 2009. Egalement psychologue, elle partage son temps entre l'écoute clinique et la pratique documentaire.
Joanna Turek / Ewelina Bartosik (PL)
Joanna Turek est anthropologue, coordinatrice et opératrice culturelle. Au cours des dernières années, elle a collaboré avec plusieurs fondations et institutions basées à Varsovie et Berlin sur des projets autour des arts visuels, du design et l'architecture ainsi que des activités socio-éducatives, y compris des projets internationaux. En 2009-2012, elle a travaillé pour l'Institut de recherche en espace public de l'Académie des Beaux-Arts de Varsovie, où elle a co-dirigé des discussions et des ateliers sur le thème de l'espace urbain dans un contexte culturel et social, elle a également organisé et coordonné des événements dans l'espace public de Varsovie. Elle s’engage (de manière théorique et pratique) dans le travail sur l'espace public entendu au sens large, combinant ses intérêts pour la critique de l'institution, les pratiques artistiques dans le contexte social et politique et le rôle des capitales culturelles et créatives dans des projets locaux et internationaux consacrés à l'espace urbain.
Anthropologue, animatrice culturelle et éducatrice, Ewelina Bartosik s’engage dans divers projets consacrés aux enfants et à la jeunesse. Au cours des dernières années, elle a travaillé, entre autres, pour le Musée d'art moderne de Varsovie et le Forum pour le dialogue entre les nations. En 2012, elle a collaboré à la première publication polonaise dédiée à l'art public de Varsovie, « City of Warsaw Public Art Collection », lancée par l'une des plus importantes fondations polonaises – la Fondation Bęc Zmiana New Culture. Elle a aussi coordonné des projets internationaux, travaillé comme co-curatrice du Festival Plateaux à Varsovie dédié aux nouveaux médias. Elle travaille aujourd’hui avec plusieurs organisations et institutions non-gouvernementales dans les domaines de l'art et de la culture, l'espace public, l'éducation non institutionnelle des communautés locales.
Lise Duclaux / Chris Straetling (BE/US)
Lise Duclaux vit et travaille à Bruxelles. Lise Duclaux s’immisce dans nos manières d’être, de regarder et de comprendre ce qui nous entoure. Le choix du vivant est sa matière première. Elle cultive et regarde au quotidien et en toute simplicité la vie et s’applique à en saisir la dynamique poétique et précaire. L’écriture, la performance, la composition typographique, le dessin, la vidéo, la photographie et le jardinage sont ses médiums. D’un projet à l’autre, elle recycle et adapte ses dispositifs, ses oeuvres sont en constante évolution se nourrissant les unes des autres pour créer des “zones d’intention poétiques” mi-réelles annotées de citations littéraires et d’informations scientifiques détournées. En 2014 elle crée L’Observatoire des simples et des fous dans un pré à brouter, ellipse de 835 m2 de plantes sauvages et médicinales avec en son centre un marronnier, adjacent au Carrosse, foyer de vie pour adultes présentant une déficience mentale, une invitation à l’expérience dans unetemporalité longue. Ouvert au public en 2015, d’avril à octobre, accompagné d’un livre d’artiste et rythmé par des ateliers et des performances-conférences.
Chris Straetling est né à Washington DC en 1960, il vit et travaille à Anvers depuis 1986. Après avoir été engagé dans l’appel à la grève artistique de 1991* Chris Straetling, animateur occasionnel d'espaces artistiques alternatifs (inexistent, AK-37, Factor 44... actuellement Bureau Gruzemayer et ses dépendances interdépendantes) et utilisateur d’identités multiples, s’est progressivement tourné vers des projets participatifs, des collaborations et interventions sans relation spécifique avec les milieux artistiques établis. Il s’engage aujourd’hui dans des interventions non artistiques et anonymes (ainsi que dans des formats plus classiques), tout en continuant ses efforts de collaboration de toutes sortes. Après une tentative de collaboration sur un projet à long terme par Lise Duclaux, Chris s’est fait enrôler comme documentaliste subjectif dans son travail actuel « L'observatoire des simples et des fous ».
* Voir le manifeste General Art-Stike et Perpetuum Mobile par Ritter / Straetling / St. Auby (iput) 1991: http://www.sztaki.hu/providers/nightwatch/szocpol/stauby/tarlatvez/munkak/art-strike.html
http://home.scarlet.be/gruzemayer/
Rachele Borghi (FR)
Rachele Borghi aka Zarra Bonheur est maître de conférences en géographie à l'université Sorbonne Paris IV et pornactiviste académicienne. Elle travaille actuellement sur les transgressions performatives dans l'espace public comme réaction aux normes imposées et sur le corps comme lieu, laboratoire et outil de résistance. Ses recherches se concentrent sur la visibilité des normes dans les espaces publics et les espaces institutionnels (notamment l'université), sur les pratiques pour les briser et sur les espaces de contamination entre milieux académiques et militants. Les contacts avec des groupes et collectifs queer ont questionné de près sa pratique de terrain, son positionnement, et ont soulevé l'urgence de trouver et d'expérimenter des approches pour ne pas reproduire le binôme théorie-production théorique/pratique-production militante. Avec Silvia Corti aka Slavina elle a fondé le collectif Zarra Bonheur, projet qui vise à convertir les recherches scientifiques en performances et à contaminer les lieux à travers la transformation du corpus théorique en corps collectif.
www.zarrabonheur.org
Mara Vujić (SI)
Mara Vujic est née à Pula (Croatie) en 1974 et est diplômée en histoire de l’art de la Faculté des Arts de Ljubljana. Curatrice et productrice indépendante, elle est principalement intéressée par les arts visuels et du spectacle. Mara Vujić a participé à la production et l'organisation de divers événements, projets et festivals, elle a fait le commissariat de plusieurs expositions dans ces domaines. Depuis 2009, elle est la directrice artistique du Festival International d'Art contemporain – City of Women (La Cité des femmes) à Ljubljana, Slovénie. http://www.cityofwomen.org
val smith (NZ)
val smith nous vient de Nouvelle-Zélande. Son travail chorégraphique s'intéresse au corps comme lieu d’interférences politiques complexes. Ses performances visent à déstabiliser les idées reçues sur ce que doit être la danse. L'improvisation, le travail in situ, son approche des théories queer et féministes font partie de son travail performatif avec lequel elle questionne les différents contextes sociaux dans lesquels elle intervient. val smith produit des performances participatives et solo, elle travaille dans des contextes très différents et vise à créer des environnements immersifs, critiques et socialement engagés. Son travail a été présenté en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Europe et aux États-Unis dans le cadre de festivals et de productions indépendantes. http://valvalvalsmithsmithsmith.blogspot.co.nz/
Rosana Cade (UK)
Rosana Cade est une artiste queer basée à Glasgow, en Écosse. Pour elle, queer signifie rébellion, imagination et célébration : passionnément rebelle contre tout ce qui explique comment être normal, imaginer librement de nouvelles manières d'être / faire / penser / voir / se déplacer, célébrer férocement tous ceux qui sont sous-célèbrés. Elle est actuellement artiste en résidence au Théâtre Marlborough à Brighton ; elle y expérimente l'espace public avec des identités trans et elle explore la relation entre le capitalisme et le genre par une transformation de son corps. Rosana a reçu le prix Athena via New Moves International pour «Walking:Holding» en 2011, qui a depuis été montré largement au Royaume-Uni et à l'échelle internationale, et poursuit sa tournée à travers le monde avec beaucoup de succès. https://rosanacadedotcom.wordpress.com
Rebel.lieus / Aurore Guieu & Ingrid Vanderhoeven (BE)
Aurore Guieu est une féministe qui se passionne particulièrement pour les sujets relatifs au harcèlement et aux droits sexuels et reproductifs. Elle est l'une des membres du groupe fondateur de rebel.lieus (pour des espaces sûrs, égaux, accessibles pour tou-te-s).
Ingrid Vanderhoeven est cinéaste, metteur en scène de performance, productrice de documentaire et activiste dans de nombreux domaines allant de l'éco-féminisme au décolonialisme. Elle est l'un des membres fondateurs de rebel.lieus (espaces publics sûrs, égaux et accessibles à tous), coordonnatrice à My Choice Not Yours (plate-forme pour la liberté individuelle de choisir) et l'une des initiatrices de la « chalkwalk » (« craie-action »), une intervention de rue pour réclamer les espaces publics.
INIFESTO de rebel.lieus
"L'appropriation et l'utilisation de l'espace sont des actes politiques." (Pratibha Parma)
Après avoir été impliqué.e.s dans le mouvement anti-harcèlement de rue en Belgique au travers des chapitres Hollaback ! à Bruxelles et Gand, nous avons aujourd'hui décidé de nous réinventer au sein de rebel.lieus, une forme d'organisation plus populaire et collective pour mieux comprendre et répondre aux problèmes et réalités qui nous entourent. Des récits innombrables de harcèlement de rue ont révélé les menaces et violences quotidiennes que subissent de nombreuses personnes lorsqu'elles traversent les espaces publics ou s'y réunissent. Lancer le débat sur ce harcèlement de rue a été un pas important ; nous voulons maintenant élargir cette conversation sur le harcèlement afin d'inclure les espaces publics de manière plus générale et de réfléchir ensemble à ce qui peut rendre ces espaces plus sûrs, égaux et accessibles pour tou.te.s. Cet objectif peut seulement être atteint si les__ intersections entre différentes formes d'oppression sont prises en compte. Et c'est ici qu'entre en scène notre Inifesto : un manifeste initiatif pour mettre en mouvement un changement de contenu pour l'actuel mouvement anti-harcèlement de rue en Belgique, ainsi qu'un changement dans notre propre organisation collective. Repensons l'espace public ensemble !
Saskia Sassen (NL/US)
Saskia Sassen est une sociologue et économiste néerlando-américaine. Spécialiste de la mondialisation, de la sociologie des grandes villes et des migrations internationales, elle est à l’origine du concept de « ville-globale », notamment exposé dans son livre « The Global City ». Professeur de sociologie à l’Université de Columbia et à la London School of Economics, ses travaux sur la mondialisation, sur les questions des migrations, du terrorisme, des technologies de l’information ou des inégalités sociales, ont fait d’elle une universitaire mondialement reconnue.
www.saskiasassen.com
Jay Pather (ZA)
Jay Pather est professeur agrégé à l'Université du Cap où il dirige le Gordon Institute for Performing and Creative Arts (GIPCA). Il est également commissaire du festival d’art public _Infecting the City _et directeur artistique de Siwela Sonke Dance Theatre. Depuis 1984, il a collaboré avec des artistes visuels, des architectes et des urbanistes pour amener ses performances inter-culturelles dans l’espace public, travaillant avec l'architecture de Johannesburg, Durban, Londres, Zanzibar, Amsterdam, New York, Barcelone, Mumbai, Muscat, New Delhi, Copenhague et Le Cap. Ses œuvres récentes incluent «Blind Spot» («Point aveugle»), une promenade de la ville qui se base sur des expériences de migrants. En 2014 il a été nommé membre du jury pour le Prix international d’art public.
http://infectingthecity.com
Núria Güell (ES)
Le travail de Núria Güell reformule et jongle avec les limites de la légalité, elle analyse l’éthique pratiquée par les institutions qui nous gouvernent, afin de détecter les abus de pouvoir commis par le biais de la légalité et de la morale hégémonique. Flirter avec les pouvoirs établis, compter sur les privilèges du monde de l’art et la complicité de différents alliés, toutes ces ressources sur lesquelles Nuria Guell base son travail – qui se fond avec sa vie personnelle – sont développées comme des tactiques perturbatrices dans des contextes spécifiques, afin de subvertir les relations de pouvoir établies. Son travail a été exposé dans de nombreux endroit dans le monde entier.
http://www.nuriaguell.net
Foradelugar (ES)
Foradelugar est une compagnie qui travaille presque exclusivement dans des espaces non conventionnels avec des ressources multidisciplinaires. Leur pratique questionne le public et son contexte. Loin de formes conventionnelles et rigides du théâtre, ils conçoivent les espaces où ils travaillent différemment afin d'inclure et d'engager le territoire physique et humain des endroits où ils se trouvent. Leurs projets peuvent être participatifs et laissent une place importante à l'imagination de ceux qui y prennent part.
http://foradelugar.com
Nimis Groupe (BE)
Pendant plusieurs années, les acteurs du Nimis Groupe ont cherché à mieux comprendre les politiques migratoires européennes. Réuni grâce à un programme d'échange européen, le groupe constate que l'Europe finance et encourage les rencontres entre pays membres mais qu'au même moment elle dépense des sommes d'argent pour élever des barrières face au reste du monde. « Désireux d’aller aux marges de nos sociétés pour rencontrer ceux que notre Union exclut, nous avons posé des questions à des travailleurs sociaux, des militants, des agents de police, des chercheurs, des juristes. Nous avons assisté à une audience du conseil du contentieux des étrangers. Nous avons voyagé aux frontières de l'Europe. En nous rendant dans un centre d'accueil, nous avons rencontré des demandeurs d'asile en attente d'une décision de l'Office des étrangers. Leur nécessité de dire en public ce qu’ils vivent et la joie partagée ensemble ont scellé notre détermination à écrire un spectacle avec eux. C’est parce que les recherches documentaires ont mené le groupe à des rencontres humaines que le théâtre a commencé. Aujourd'hui, Européens et demandeurs d'asile réunis, nous créons "Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu", un spectacle de théâtre que nous jouons ensemble devant des spectateurs, citoyens ou non, de l'Union européenne. La diffusion de notre spectacle se construira sur les multiples partenariats que nous nous prenons d'ores et déjà en charge d'initier entre les milieux associatifs, les centres ouverts et les théâtres qui nous accueilleront. »
http://www.nimisgroupe.com