Pauline de La Boulaye
- séminaire
Séminaire de dramaturgie organisé par la Bellone, dont le 3e module en complicité et coproduction avec le Cifas autour des questions de dramaturgie de la ville et de l’espace public. Ce séminaire sera dirigé par Pauline de La Boulaye.
Depuis 2015, La Bellone développe et propose différents outils pour encourager les pratiques dramaturgiques. Cette année, pour la première fois, un des quatre séminaires est imaginé avec le Cifas, et s'oriente autour des questions de dramaturgie de la ville et de l’espace public, en invitant Pauline de la Boulaye.
En Belgique francophone les pratiques dramaturgiques restent méconnues. Nous remarquons un vrai manque de connaissance de cette fonction quoique incontournable dans notre secteur, tant au sein des équipes de création qu’au sein des lieux de diffusion, et par conséquent un manque criant de moyen pour soutenir celles et ceux qui la pratiquent. C’est pourquoi, depuis 2015, La Bellone développe et propose différents outils qui tentent modestement de pallier à ce manque.
Cycle de séminaires
Plus qu'à une histoire ou à une théorisation de la dramaturgie, les participant·es sont invité·es à saisir, cerner et pratiquer la dramaturgie en s'essayant à la fois à dresser une cartographie des pratiques dramaturgiques et à pouvoir s'y situer.
Les cycles annuels correspondent à quatre activations de la dramaturgie aujourd’hui. Son orientation est le partage de savoir et la mise en expérimentation. Il s’agit de partir d’une problématique à laquelle le·a praticien·ne invité·e fait face et d’ouvrir cette recherche ou réflexion plutôt que de faire une présentation d’un savoir; mise au travail et mise en partage plutôt que d’une formation académique.
Chaque module, étendu sur une semaine, implique l'intervention d'un·e praticien·ne dramaturge, choisi·e et invité·e en ce qu'iel active l'une des modalités spécifiques de cette activité et peut ainsi en dresser ses enjeux singuliers auprès des participant·es. Il s'agit aussi, pour chaque intervenant·e, de pouvoir mettre en partage des outils, des protocoles de recherche et d'écriture ou encore de proposer des situations permettant l'application de ce type-là de dramaturgie. Chaque module incarne ainsi, à l'échelle concentrée d'une semaine, l'esprit général et transversal du cycle: une circularité entre exposé et pratiques, entre parole de l'un.e et ressaisie collective et partagée de questionnements et expérimentations. Il s'agit de se mettre, au sein d'un espace de recherche et création artistique, en état «d'étude», c'est à dire d'une alliance entre «enquête» et «application» (cf. étymologie du mot). Les modules seront donc toujours structurés en au moins deux temps: un temps «à la table» dans lequel le groupe est rassemblé pour se mettre à l'écoute et à la discussion d'une question, d'une problématique; un temps d'expérimentation qui peut conduire les participant·es à un travail propre.
Séminaire avec Pauline de La Boulaye
dramaturgies urbaines, spatiales, écologiques
Je marche ma pensée entre les mondes depuis longtemps. J’aime déplacer les choses pour les ressentir comme pour la première fois: le cirque dans les musées, les musées dans la rue, la rue dans la danse, la danse dans l'architecture, l’architecture dans les corps... Ce jeu de vases communicants est nécessaire pour déconstruire nos conditions de production culturelle - société du spectacle anesthésiant - et pour inventer des formats autres, renouant avec une certaine catharsis, l'art soutenant la vie.
Nous allons explorer différents processus que j’ai pu expérimenter, la plupart du temps dehors : l’art hors-la-loi, concours d’art oratoire (2009), being urban, laboratoire pour l’art dans la ville (2015-2016), architectures ! Inventaire collectif (2019-2022), l’île des liens (2020-2021), An Ideal City, microdanses & mutations urbaines (2020-2022). À grands traits, il s’agit de tisser des liens durables entre artistes, environnements, habitants, de provoquer des situations dans laquelle chacun peut devenir acteur d’un récit commun ayant un impact sur le réel, de fabriquer des dispositifs qui remettent en jeu les relations et les savoirs, de rapprocher l’écriture de l’action, de poser la question des désirs et des ressources, de démanteler tout ce qui sépare de la représentation, de déprogrammer la logique événementielle, de se souvenir de ce que veut dire «public», de déjouer les dérives de la participation, bref de créer de nouvelles conditions deproductions permaculturelles. Curieuse de décortiquer ces expériences avec vous, nous les questionnerons, avant de tout déplacer.
Pauline de La Boulaye
Pauline de La Boulaye est diplômée en histoire contemporaine et sciences sociales. Depuis 1998, elle a produit des expositions, des programmations artistiques et des missions pour des villes, des institutions culturelles, des fondations, et publié plusieurs livres. Critique pour la presse généraliste ou spécialisée en arts & architecture (dont Stradda, magazine de la création hors les murs), elle donne des conférences à l’Institut pour l’étude du langage plastique à Bruxelles de 2012 à 2016 et dans l’enseignement supérieur (master CARE de l'académie royale des beaux-arts & centrale for contemporary art; le Septantecinq; La Cambre). Elle participe régulièrement à des jurys (master d'art en espace public, prix d'architecture) et conseille un comité d'art urbain ainsi qu'une commission transversale de la culture en Belgique (tiers lieux, coopération culturelle, économie participative et circulaire). Française et Européenne, elle vit depuis 2008 à Bruxelles où elle ancre sa pratique curatoriale dans des projets urbains activateurs de liens entre habitants, arts et villes. Elle a récemment co-dirigé deux volumes scientifiques fondés sur des processus d’action-recherche participative, en collaboration avec des artistes, des architectes, des institutions, des associations: Being Urban, pour l’art dans la ville Iselp – cfc éditions ; architectures ! Inventaire collectif éditions Fédération Wallonie-Bruxelles - Cellule archi. En 2022, elle est dramaturge urbaine pour le projet européen An Ideal City, microdanses & mutations urbaines, coproduction entre les Halles de Schaerbeek, l'Opéra d'Athènes et la Fondation italienne pour la danse Aterballetto.